À quelque chose, bévue est bonne ? oui mais à quoi ?

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Dans un discours international en tant que Chef d’État, Biden a proclamé son « indignation morale ».

Cela n’aurait de sens que dans un rapport entre personnes libres de mettre de fin à leur relation.

Un tel accès de moralisme est donc hors de propos.

Un dérapage ?

Il y a là un « dérapage » analogue à celui de De Gaulle à Montréal en 1967 (« Vive le Québec libre ! »). Les naïfs mirent cette bévue au compte de la fatigue et l’âge du général (77 ans).

La comparaison est donc parfaite avec celle de Joe Biden en 2022.

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Dans les deux cas, un chef d’État étranger proclame qu’on « assiste ici à l’avènement d’un peuple qui dans tous les domaines veut disposer de lui-même et prendre en main ses destinées. » » (Charles De Gaulle, Québec, le 23 juillet 1967). Quant à Joe Biden, alors que la Russie est en guerre contre l’Ukraine qu’il soutient, à Varsovie, capitale d’une Pologne qui a des frontières communes avec l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie (par Kaliningrad), il déclare que « Pour l’amour de Dieu, cet homme (Vladimir Poutine) ne peut pas rester au pouvoir ! ».

Dans les deux cas…

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Ces présidents jouent consciemment des résonances de l’histoire…

  • Joe Biden se prend pour Woodrow Wilson proclamant ses 14 points, dont le 14ème qui a la prétention « d’offrir des garanties mutuelles d’indépendance politique et d’intégrité territoriale aux petits comme aux grands États. »
  • Charles De Gaulle, lui, se prend pour lui-même. Il entend « réparer la lâcheté de la France » en 1940 (capitulation de la France de Pétain face aux Allemands) mais aussi en 1760 (capitulation de Montréal face aux Britanniques).

C’est à dessein que de tels mélanges confondent les opinions. Elles s’émeuvent et glosent.

Peu importe pour les décideurs qui s’estiment en droit de poser solennellement des paroles performatives pour des peuples entiers : « nous avons été au fond des choses » […] et « quant au reste, tout ce qui grouille, grenouille et scribouille n’a pas de conséquence historique dans ces grandes circonstances » (Charles De Gaulle, 26 juillet 1967).

Plusieurs objectifs à la fois

Saisir l’occasion pour « frapper un grand coup » (De Gaulle, 15 juillet 1967), tout est là. C’est l’opportunisme des Chefs d’État. Une visite officielle, la presse du monde entier, un « coup d’éclat » qu’on a médité en secret, puis décidé parce qu’il sert plus objectifs à la fois.

  • Pour De Gaulle en 1967, il s’agissait de faire retentir la parole de la France sur la scène internationale, particulièrement dans l’espace anglo-saxon et, ce que l’on a moins dit sur le moment, de débloquer la négociation sur les gisements d’uranium dans le Canada francophone et le Saskatchewan (aujourd’hui CAMECO) et, plus largement, la coopération minière entre la France et le Canada (association d’INCO et le BRGM dans COFIMPAC en Nouvelle-Calédonie à partir à partir de la visite de De Gaulle en 1967).
  • Pour Joe Biden en 2022, il s’agissait de rappeler « qui est le chef » au moment où, à l’intérieur comme à l’extérieur, beaucoup en doutent, et de faire avancer des causes qui lui tiennent à cœur : l’appui du complexe militaro-industriel américain, la neutralisation (à son égard) des incontrôlables Ukrainiens, et la réanimation d’une OTAN que, le 7 novembre 2021, Emmanuel Macron, en « État de mort cérébrale ».

Conclusion proposée

Qui moralise hors de propos a d’autres idées en tête.

Sources :

https://www.nytimes.com/live/2022/03/28/world/ukraine-russia-war?campaign_id=60&emc=edit_na_20220328&instance_id=0&nl=breaking-news&ref=cta&regi_id=94175152&segment_id=86825&user_id=36b419895a882a5adcce87cbfffb9f8b

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vive_le_Qu%C3%A9bec_libre_!

https://information.tv5monde.com/info/l-otan-en-etat-de-mort-cerebrale-juge-emmanuel-macron-331037

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