Qu’enseignent les scandales de l’Église sur l’avenir de nos institutions ?

Quelles leçons tirer des scandales pédophiliques abordés aujourd’hui par l’Église catholique ?
La vidéo ci-après retrace l’évolution de ses positions.

width=Le Vatican vient de tenir un sommet dans le but de déterminer les
mesures concrètes et efficaces
qu’il est possible de prendre contre les abus sur mineurs.
C’est l’étape du moment dans un processus dont on sait d’avance qu’il n’est pas près de se terminer.
En attendant, de l’extérieur, que penser ?

  • Les clercs se prévalent abusivement du titre de « père » (ou de « mère »).
  • Les guerres du XXe siècle nous ont fait voir que l’obéissance sans conscience est à la source des crimes de masse. Nous considérons dès lors que, subordonné ou pas, tout individu est personnellement responsable des effets directs et indirects de ses actes.
  • Il en résulte que l’obéissance n’est plus une valeur et que, dans tous les domaines, les hiérarchies s’effondrent.
  • Demain, à l’exception des dictatures, les seules organisations viables seront fondées sur la conviction et/ou l’intérêt des acteurs qu’elles fédèrent et dont elles structurent le projet commun. De telles organisations seront donc « ouvertes » en même temps qu’évolutives, ce qui pourrait aussi les vouer à disparaître avant de renaître éventuellement sous d’autres formes.

  • Nous ne sommes encore qu’au début de la découverte d’abus sexuels (et d’autorité) sous toutes les formes, dans l’Église catholique mais également dans toutes les obédiences religieuses.
  • Des scandales similaires nous attendent dans toutes les institutions qui se prévalent d’une forme d’autorité fondant pour ceux qu’elles assujettissent des devoirs d’obéissance et de secret.
  • La désaffection progressive des adhérents et le principe d’indemnisation des victimes sont de nature à ruiner ces institutions.
  • À long terme, c’est peut-être une bonne chose mais, dans la phase de transition, les sectes fusionnelles et les structures dictatoriales prospéreront parce qu’elles y trouveront une chance.

Bref, il n’est pas suffisant de s’indigner, et la morale des slips (« Moi, je lave plus blanc ») peut n’être qu’un alibi. Hier, on lavait son linge sale en famille.
On entreprend aujourd’hui de le faire en public mais, derrière le linge qu’on étend sur le fil des news, n’y a-t-il pas d’autres questions, plus vitales encore, sur lesquelles on ne fait rien ?

Et puisque ces réflexions naissent de scandales qui se sont produits en milieu chrétien, n’oublions pas que les Évangiles n’ont à peu près rien à dire en matière de morale sexuelle. Leur attention porte essentiellement sur les souffrances évitables, à commencer par les souffrances économiques qu’entretiennent les inégalités structurelles sur lesquelles nos sociétés sont fondées.

N.B. Voir aussi sur ce blog : Les méfaits sexuels du clergé, un vice systémique

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