Disciples des vérités révélées par l’image

Le bel article de Michel Lussault ci-après (voir au bas de cette page) me rappelle, qu’avec toute ma génération, je suis le disciple des vérités révélées par l’image et, dans ma pensée, particulièrement de celles qui furent révélées par l’exploration spatiale.

Je me souviens encore du choc donné par les premiers « selfies » de l’humanité, ceux que la NASA nous a donné aux environs de 1968.

J’avais 22 ans…

De jour, j’allais dans les rues et j’étais (on me le disait depuis l’enfance) dans la Lune .
Le soir jusqu’à fort avant dans la nuit (c’était un temps où Dutronc chantait Il est cinq heures, Paris s’éveille ), quand la ville dormait, je digérais mes émotions en composant des collages comme ceux-ci…

J’ai du premier (ci-après) une mémoire vive…

class=
Pierre Nicolas. Collage réalisé en 1968 (reconstitution)

Je revins deux ans plus tard sur le même étonnement lunaire (quel jeu avais-je tiré ?) pour y mettre en panoptique mon témoignage sur l’époque et mes préoccupations du moment…

class=
Pierre Nicolas. Collage réalisé en 1970

Vous comprenez maintenant, n’est-ce pas ? que je prends les images au sérieux.

[Sur ce thème, voir par exemple : Koulbak et les arts de la révélation]

Dans ce collage, j’avais croisé les tours du World Trade Center…

C’était pour des raisons graphiques, symboliques et techniques, rien de plus mais, 31 ans plus tard, leur écroulement me sidéra et, dans les années qui suivirent, je fus plus confondu encore par les terribles croisades orientales du super-savior étatsunien.
Quelles longues courbes mon esprit avait-il suivi pour s’autoriser pareille vaticination – avec l’ambiguïté d’un Nostradamus, il est vrai – ?

class=

A propos de la photographie “Blue Marble”

Aujourd’hui, dans cette méditation de Michel Lussault sur la Blue Marble , qu’avec un mois de retard je découvre, je reconnais à peu près le parcours suivi par mes idées depuis une cinquantaine d’années, en même temps que le vide immense qui, de partout, les environne encore et même les pénètre…
La terre qui nous relie reste perdue dans le noir.

___

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *