Quand vous sortirez du confinement…

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Illustration dérivée d’un article frère qui suggère le Projet d’une grande Transition vers une société du bien vivre

que ferez-vous ? que ferons-nous ?

Pendant le cloisonnement, on a le temps d’y réfléchir.
En guise de lecture pour temps d’épidémie, puisque nous disent nos dirigeants nous sommes en guerre , méditons la proposition que Marcel Mauss faisait au lendemain d’une vraie guerre, la Grande qui aurait dû être la der des der

et si c’était Table Ronde ?

Les sociétés ont progressé dans la mesure où elles-mêmes, leurs sous-groupes et enfin leurs individus, ont su stabiliser leurs rapports, donner, recevoir, et enfin, rendre.

Pour commercer, il fallut d’abord savoir poser les lances. C’est alors qu’on a réussi à échanger les biens et les personnes, non plus seulement de clans à clans, mais de tribus à tribus et de nations à nations et – surtout – d’individus à individus.
C’est seulement ensuite que les gens ont su se créer, se satisfaire mutuellement des intérêts, et enfin, les défendre sans avoir à recourir aux armes. C’est ainsi que le clan, la tribu, les peuples ont su – et c’est ainsi que demain, dans notre monde dit civilisé, les classes et les nations et aussi les individus, doivent savoir – s’opposer sans se massacrer et se donner sans se sacrifier les uns aux autres. C’est là un des secrets permanents de leur sagesse et de leur solidarité.

Il n’y a pas d’autre morale, ni d’autre économie, ni d’autres pratiques sociales que celles-là.
Les Bretons, les Chroniques d’Arthur, racontent comment le roi Arthur, avec l’aide d’un charpentier de Cornouailles inventa cette merveille de sa cour : la « Table Ronde » miracu­leuse autour de laquelle les chevaliers ne se battirent plus.
Auparavant, « par sordide envie », dans des échauffourées stupides, des duels et des meurtres ensanglantaient les plus beaux festins.
Le charpentier dit à Arthur : « Je te ferai une table très belle, où ils pourront s’asseoir seize cents et plus, et tourner autour, et dont personne ne sera exclu… Aucun chevalier ne pourra livrer combat, car là, le haut placé sera sur le même pied que le bas placé. »
Il n’y eut plus de « haut bout » et partant, plus de querelles.
Partout où Arthur transporta sa Table, joyeuse et invincible resta sa noble compagnie.
C’est ainsi qu’aujourd’hui encore se font les nations, fortes et riches, heureuses et bonnes.
Les peuples, les classes, les familles, les individus, pourront s’enrichir, ils ne seront heureux que quand ils sauront s’asseoir, tels des chevaliers, autour de la richesse commune. Il est inutile d’aller chercher bien loin quel est le bien et le bonheur. Il est là, dans la paix imposée, dans le travail bien rythmé, en commun et solitaire alternativement, dans la richesse amassée puis redistribuée dans le respect mutuel et la générosité réciproque que l’éducation enseigne.

On voit comment on peut étudier, dans certains cas, le comportement humain total, la vie sociale tout entière ; et on voit aussi comment cette étude concrète peut mener non seulement à une science des mœurs, à une science sociale partielle, mais même à des conclusions de morale, ou plutôt – pour reprendre le vieux mot – de « civilité », de « civisme », comme on dit maintenant.
Des études de ce genre permettent en effet d’entrevoir, de mesurer, de balancer les divers mobiles esthétiques, moraux, religieux, économiques, les divers facteurs matériels et démographiques dont l’ensemble fonde la société et constitue la vie en commun, et dont la direction consciente est l’art suprême, la Politique, au sens socratique du mot.

Source: Marcel Mauss. Essai sur le don (Année Sociologique 1923-24). IV, 3. Conclusion de sociologie générale et de morale.

Voilà ce que disait Marcel Mauss
et, pour ceux qui n’ont pas tout compris,
voici à peu près l’idée mais en images
et en tenant compte des circonstances…

Le problème à résoudre ?

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Evidemment, ça pose question

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et suggère des solutions radicales…

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ou plus modérées…

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qui nous ramènent au point de départ…

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Alors, revenons au réel, qui est l’expérience COVID-19 avec les effets du confinement,
et tirons-en les leçons, toutes les leçons…

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