Revenir au réel

(Peintures de Joel Rea)

Amis idéalistes, examinons nos réactions aux désastres annoncés.
Pour nous y opposer, nous écrivons sur le permis et l’interdit, sur les principes à adopter, les règles à mettre en place, les idées à répandre.

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Ne voyez-vous pas qu’il est vain de se dresser, vaillant huissier, à la porte de l’ouragan pour lui lire ses droits avant saisie ?

Croyez-vous mener ainsi le noble combat de la foi face aux faits ?
Déclarée en commun, celle-ci n’est souvent que la peur de se déjuger face aux faits qu’on voulait ignorer. Quand ils débarquent en masse, à quoi bon s’obstiner, tenter de les raisonner, leur faire la morale, enfin les supplier ?

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La disproportion annonce l’échec, les événements l’emportent sur les intentions…

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Il n’est plus question alors de débattre entre soi…

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en s’illusionnant sur une possible assomption…

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Le rêveur en peu de temps retombe…

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et retrouve tout ce qu’il avait fuit : le réel et ses peurs…

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sa peur originelle, celle du prédateur…

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Nous sommes des proies depuis toujours et c’est de là qu’il faut partir.

Commentaire
Plus d’images que de textes dans ce message, de la grande peinture baroque contemporaine en vérité. Je ne sais exactement les intentions du peintre Joël Rea, un Australien, qui les produit en grande quantité mais le résultat est, à mes yeux, très suggestif.
Comme vous l’avez vu, la fable que j’ai composée à partir de ces huit tableaux a une grande part d’auto-dérision: l’idéalisme de mon héros est une de mes tentations.
Je conclus cette historiette en revenant à une vieille conviction : l’expérience de la prédation est le fondement secret (traumatique, oublié, occulté) des cultures humaines.
D’où vient que nos rêves de paix (nos « civilisations ») sont paranoïdes, donc voués à l’échec tant qu’on ne réévalue pas complètement les croyances qui les fondent et qu’on croit fédératrices, par ex. en Occident l’individualisme, la démocratie, la possibilité d’accéder à des vérités universelles, etc.

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