Ukraine, Ouest et Est… Comment sortir de la tragédie ?

Le 18 février à 14h29,  j’ai écrit sur ma page Facebook (je surligne en jaune les mesures concrètes) que…

OUI, UNE GUERRE EST POSSIBLE AUTOUR DE L’UKRAINE. Cela résulte d’un jeu dangereux qui a commencé depuis longtemps.
Les États-Unis n’ont pas tenu la promesse faite à Gorbatchev. Poutine a considéré que c’était le moment de s’en réclamer.
Biden, le nouveau président des États-Unis, s’est découvert en position de faiblesse depuis son élection. Il veut donc montrer ses muscles à l’international, face à l’ennemi qu’il s’est choisi (Poutine) pour sa faiblesse relative (par rapport à Xí Jìnpíng).
Y A-T-IL UNE SOLUTION NEGOCIEE qui permette à Biden de sauver son honneur sans humilier Poutine ?
Elle risque de prendre du temps, ce que les va-t-en-guerre de part et d’autre vont tenter d’exploiter pour créer l’incident décisif. C’est là que se trouve le vrai danger.
Ceux qui veulent la paix doivent donc pousser Biden, Poutine, Zelensky et l’Europe à les empêcher de mettre le feu aux poudres.
Ceci dit, QUELLE SERAIT LA SOLUTION ?
Avec leur bénédiction, dans un grand discours patriotique, Volodymyr Zelensky déclare la NEUTRALITE DE L’ENSEMBLE DE L’UKRAINE et, pour la mettre en œuvre démocratiquement, il propose au suffrage populaire L’ADOPTION D’UN PRINCIPE FEDERAL.
Une telle option est adaptée aux circonstances historiques, mais surtout elle est conforme à l’honneur et aux aspirations du peuple ukrainien.
Cette proclamation s’accompagne de l’annonce d’un REFERENDUM (option démocratique correspondant aux vœux de tous, les États-Unis, la Russie et l’Europe… et cochon qui s’en dédit) à deux dimensions :
1) AFFIRMATION DE L’UNITE ET DE LA NEUTRALITE DE LA NATION (ce qui, pour le président, vaudra mission de mise en œuvre des moyens correspondants) ;
2) réorganisation de l’État sur un PRINCIPE FEDERAL respectueux des contraintes historiques et géographiques de l’Ukraine. LE DONETSK ET LUHANSK, TOUT EN RESTANT UKRAINIENS, OBTIENDRONT AINSI L’AUTONOMIE CULTURELLE ET ECONOMIQUE A LAQUELLE ILS ASPIRENT.

Depuis, Volodymyr Zelensky s’est enfermé dans une position belliciste à tout crin.

Le 22 février à 11h15, j’en prends acte en écrivant…

L’action prévaut désormais.
Que faire dans l’immédiat, à part en prendre la mesure, sauver les meubles et, quand le rapport des forces se stabilisera, revenir à la négociation ?
Dans un conflit, le grand art est de se synchroniser avec son opposant sur le moment de prendre ses pertes mais cette proposition, malheureusement, ne vaut que pour ceux qui survivent.

Le 25 février, voyant que les armées russes sont entrées en Ukraine et que les Etats-Unis, l’OTAN et l’Europe ne font rien, que la situation pour Zélensky est sans espoir, j’écris que…

ZELENSKY DOIT DEMANDER L’ARMISTICE, ET LE PLUS VITE SERA LE MIEUX
L’attaque russe a montré que POUTINE ETAIT SERIEUX. En réaction, Volodymyr Zelensky, le président de l’Ukraine, a décrété la mobilisation générale.
Son appel au peuple était en vérité un appel à ceux qu’il espérait être ses alliés. La réponse des États-Unis et de l’Europe ne s’est pas faite attendre : DES SANCTIONS, RIEN DE SERIEUX.
LA DEFAITE MILITAIRE DE L’UKRAINE EST DONC CERTAINE.
Si, en authentique « serviteur du peuple », Zelensky la déclare aujourd’hui et demande l’armistice, il limite les morts (plus d’une centaine aujourd’hui), les blessés (plusieurs centaines), les destructions matérielles et l’affaiblissement du pays par l’immigration.
Si au contraire, encouragé par ses faux amis occidentaux, il appelle à poursuivre le combat, la ruine du pays est certaine.
Aucune victoire n’est envisageable et la poursuite du conflit est pire. L’Ukraine deviendra un nouveau Vietnam ou une nouvelle Corée… en Europe, d’où la prudence de ses prétendus alliés.
Quand l’échec est certain, le vrai courage est de le déclarer le plus vite et le plus nettement possible.
Cette recommandation vaut d’abord pour Zelensky et pour son entourage.
Elle vaut également pour l’Europe, l’OTAN et les États-Unis.
DONNER A POUTINE SA VICTOIRE LIMITE LES DEGATS POUR TOUT LE MONDE ET LA SATISFACTION QU’ON DONNE AINSI A L’ENNEMI D’HIER CREE UNE SITUATION INATTENDUE OU D’AUTRES POSSIBLES DEVIENNENT ENVISAGEABLES.

Quels possibles ? Je réponds à cette question le 25 février à 23 heures, constatant que Zelensky « joue la carte du courage désespéré », je réponds à cette question avec la proposition que tu connais…

Pour une COMMISSION « VERITE ET RECONCILIATION » ENTRE PAYS DE L’OTAN ET RUSSIE
Zelensky dément les rumeurs de demande de cessez-le-feu. D’après le compte rendu que dans le New York Times de sa dernière déclaration à sept heures du matin heure locale (voir vidéo suivante), il dit : « Il y a beaucoup de fausses nouvelles suivant lesquelles je demande à l’armée de déposer les armes et d’évacuer. Voilà ce qu’il en est : je suis là (au palais présidentiel). Nous ne déposons pas les armes. Nous allons protéger notre pays, parce que nos armes sont notre vérité. La vérité est que ceci est notre terre, notre pays, nos enfants, et nous allons les protéger tous. Voilà. C’est ce que je voulais vous dire. Gloire à l’Ukraine. »
https://twitter.com/i/status/1497450853380280320
« Nos armes sont notre vérité ? » Zelensky joue donc la carte du courage désespéré.
Chacun s’interroge sur la suite.
Aux États-Unis, le très estimable (à mes yeux) Robert Reich liste les « huit réalités qui donnent à réfléchir sur l’invasion de l’Ukraine » : 1. Les sanctions économiques que l’on prépare ne vont pas empêcher Poutine de s’emparer de l’Ukraine. 2. Les sanctions qui pourraient lui nuire sérieusement portent sur les exportations russes de pétrole et de gaz. 3. Elles nuiraient sérieusement aux consommateurs européens et américains en faisant grimper les prix de l’énergie, ce qui aggraverait l’inflation. 4. En prétendant affaiblir la position de Poutine en Russie on risque de renforcer la réaction nationaliste des Russes. 5. En outre, cela contribuerait au rapprochement entre la Russie et la Chine. 6. Toute crise internationale a des effets sur la politique intérieure. On néglige les réformes sociales, les budgets militaires augmentent, on perd conscience de ce qui, domestique ment, ne va pas. 7. Il est peu probable que les sanctions déclenchent une véritable guerre entre la Russie et l’Occident, mais les tentatives qu’on fera pour la limiter peuvent échouer. La guerre c’est l’enfer. 8. Poutine n’en reste pas un danger pour la démocratie. En Europe de l’Ouest et aux États-Unis, il stimule les réflexes racistes et nationalistes. En ce sens, le Trumpisme continue d’être le meilleur allié de Poutine.
https://robertreich.substack.com/…/the-8-sobering…
Paul Jorion  nous explique par ailleurs que les échanges capitalistes sont trop dépendants du système SWIFT pour pouvoir le bloquer.
Le Figaro se demande quelles seront les prochaines avancées de Poutine. L’ex-Yougoslavie ? https://www.lefigaro.fr/…/au-dela-de-l-ukraine-la…
Sous-entendu, il faut l’arrêter. Il ne comprend que le langage de la force. Et nous donc ? Nos armes sont-elles vraiment « notre vérité » ?
En ce moment, la raison parle bas, honteuse et se voile de morale tout en distillant des appels au meurtre.
Y sommes-nous obligés par la situation ?
Cette tentation résulte de la façon que nous avons de l’interpréter. Nous pouvons en changer.
Si, après avoir diabolisé Poutine, vous constatez que vous en avez peur, comment vous en sortir ?
COMPRENEZ QUE C’EST LE MOMENT DE VOIR LE POUTINE EN NOUS.
En quelque sorte, ne devrait-on pas s’engager dans une COMMISSION « VERITE ET RECONCILIATION » ENTRE PAYS DE L’OTAN ET RUSSIE ?

Hier, le 26 février à 16 heures, après avoir relayé le point de vue d’Anatol Lieven, comme il s’en tient à l’enchaînement des situations, je commente (tout cela est en anglais)…

OF COURSE, I WRITE AT A DIFFERENT LEVEL: how to think without aggravating the situation, and how to recreate a positive reciprocal relationship between USA-NATO and Russia?
Unfortunately, the theoretical solution I have identified (that of an international Truth and Reconciliation Commission) cannot be implemented without destabilizing all the powers that be. This will not happen overnight and involves enormous risks, but continuing as before would have well known and worse results (wars, rise of inequalities, social crisis, increased climatic imbalance). In my view, IT IS TIME TO END THE ECONOMIC AND IDEOLOGICAL APARTHEID OF EAST AND WEST.

Traduction
Bien sûr, j’écris à un autre niveau : comment penser sans aggraver la situation, et comment recréer une relation réciproque positive entre les USA, l’OTAN et la Russie ?
Malheureusement, la solution théorique que j’ai identifiée (celle d’une Commission internationale Vérité et Réconciliation) ne peut être mise en œuvre sans déstabiliser tous les pouvoirs en place. Cela ne se fera pas du jour au lendemain et comporte des risques énormes, mais continuer comme avant aurait des résultats bien connus et pires (guerres, montée des inégalités, crise sociale, déséquilibre climatique accru). A mon avis, IL EST TEMPS DE METTRE FIN A L’APARTHEID ECONOMIQUE ET IDEOLOGIQUE DE L’EST ET DE L’OUEST.

« En finir avec l’apartheid économique et idéologique de l’Est et de l’Ouest », telle est la ligne générale que je propose.

N.B. Avec d’autres mots, cela a été souvent proposé

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