Ne divinisons pas l’humanité, humanisons les hommes

Le concept d’humanité présuppose l’unité des humains alors qu’elle n’est, au mieux, qu’un projet proposé par quelques-uns, très divers et peu conscients de ce que l’idée même a de contradictoire. Dire « humanité », c’est prétendre à des savoirs d’ordre statistique qui tournent le dos à l’homme pour se hisser au delà, dans une impossible et inhumaine objectivité. Les débats qui naissent de ces calculs n’ont pas de solution rationnelle et il leur manque toujours ce qu’au départ ils ont abstrait.

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Deux solutions alors :
– abandonner la prémisse (notion d’humanité), ce que je recommande,
– ou en faire un argument d’autorité (par exemple en posant que celui qui refuse la notion d’humanité devrait être immédiatement dénoncé comme allant vers l’inhumain), un dogme dont on ne peut en toute rigueur déduire que des mesures totalitaires (gouvernement mondial par exemple).

L’alternative est de considérer l’humanisation des hommes comme un projet, un processus tissé de réciprocités positives.
Cela se fait de proche en proche et localement, sans prétention d’universalité ni carte à tracer sur un plan, mais plutôt comme on traverse un torrent, de pierre en pierre, au gré des proximités qu’on découvre et de l’élan qu’on a pris.

Il arrive qu’on ne puisse aller plus loin, la distance à franchir est trop grande. L’humanisation s’arrête là.
Il se pourrait aussi quelque parte ailleurs. C’est une arborescence, une évolution organique, très dépendante du milieu.

Il n’y a donc pas de carte de l’humanité mais, à mesure qu’on s’humanise, des lieux mieux habités, des territoires. Des accidents humains qui parfois se reconnaissent réciproquement, des contaminations imprévisibles puisque, dans les multiples dimensions de nos vies, on ne sait jamais à l’avance de quel humain demain on sera le prochain.

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